La tension monte depuis quelques jours dans la partie serbe de la
Bosnie. Et plus particulièrement à Banja Luka. Le déplacement du centre de gravité politique, de Pale vers la métropole, où s'est cantonnée la présidente Biljana Plavsic, est un signe des temps. Déclarations et incidents se succèdent depuis mardi, sollicitant tous les protagonistes d'une crise que les Américains attisent.
Cela a commencé, mardi soir, par des prises de positions clarifiées, du haut représentant civil en Bosnie, Carlos Westendorp, et de l'émissaire américain Robert Gelbard, sur le perron de l'ancienne Maison de la culture qui abrite désormais le bureau de Biljana Plavsic. «La meilleure solution est l'organisation de nouvelles élections (") et nous ferons tout pour qu'elles soient libres», a déclaré le diplomate européen. L'Américain, lui, exprimait «la consternation de son pays face à la conduite criminelle du groupe de Pale».
Les deux diplomates ont ensuite rencontré Biljana Plavsic, dont les conseillers et les gardes du corps sont désormais salariés par les Américains.Hier matin, avec un habituel retard, la France s'est solidarisé avec ces positions.
Dans le même temps, Momcilo Krajisnik, le compère de Karadzic, s'est déplacé de Pale vers Banja Luka, pour tenter de reprendre en main des caciques de son parti, le SDS, qui sentant le vent tourner, ne cessent de montrer des gestes d'allégeance à la présidente. Avec une parfaite synchronisation, enfin, la Sfor, la force de l'Otan, pour démontrer aux