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Libération

«je ne rentrerai pas, Hun Sen nous tuera tous».Les réfugiés cambodgiens affluent dans le camp de Kap Choeng.

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publié le 23 août 1997 à 7h09

Kap Choeng, envoyé spécial.

Derrière un nuage de poussière se dressent les contours du camp de réfugiés cambodgiens de Kap Choeng. Un paysage de désolation à perte de vue. Des barbelés. Encore des barbelés. Puis des milliers de bâches bleues posées sur des piquets de bambous, sous lesquelles s'entassent des milliers de familles. Implanté sur une terre craquelée, à 7 kilomètres de la frontière cambodgienne, le camp de Kap Choeng a été dressé à la hâte, le 19 août, pour accueillir la population qui fuyait les combats au nord du Cambodge entre les forces du «second» co-Premier ministre Hun Sen, chef du Parti du peuple (PPC, ex-communiste) et celles du «premier» co-Premier ministre destitué, le prince Ranariddh.

«Je ne rentrerai pas au Cambodge. Hun Sen nous tuera tous», lâche une jeune réfugiée. Son père est un haut cadre provincial du Funcinpec, le parti de Norodom Ranariddh, explique-t-elle. «Mais nous ne pourrons pas rester éternellement ici. Où aller? Je n'en sais rien mais j'ai très peur». A Kap Choeng, les inquiétudes sont grandes. Dès qu'ils le peuvent, les réfugiés se renseignent sur la situation à O'Smach, la dernière poche de résistance des forces royalistes de Ranariddh qui fait l'objet, depuis le début de la semaine, d'un bombardement incessant par l'armée cambodgienne, dont la majorité des officiers sont fidèles à Hun Sen.

Malaria. Il fait 50° à l'ombre. Sous les tentes de l'hôpital de fortune dressées par la Croix-Rouge thaïlandaise, couchés sur des nattes, des mala