L'armée serbe de Bosnie a pris position, verbalement, hier, dans la
crise institutionnelle qui s'aggrave entre Banja Luka et Pale. Effaçant ainsi les illusions, bien naïves, des diplomates étrangers sur sa neutralité. Dans un communiqué publié par Srna, l'agence serbe de Bosnie, l'état-major de l'armée a en effet averti qu'il défendra la République serbe «par tous les moyens disponibles» si madame Plavsic continue de «déstabiliser et de saper l'Etat». Toujours selon cette agence contrôlée par la famille Karadzic, le général Pero Colic, chef d'état-major, a envoyé une lettre à son homologue de la Sfor les forces de l'Otan pour lui demander «de cesser ses démonstrations de force», pour dénoncer «les ingérences de la communauté internationale dans les affaires de la République serbe» et l'assurer que ses troupes «n'observeront pas les bras croisés la disparition de la République serbe».
Cette déclaration ne menace pas pour autant la paix qui règne encore en Bosnie. D'une part, ce n'est pas la première fois que l'état-major serbe vitupère contre les opérations, sur le territoire serbe, de la Sfor, qu'il accuse de connivence avec la partie fédérale de la Bosnie. D'autre part, le potentiel de cette armée, dont les faits d'armes les plus connus sont les massacres de Srebrenica et le bombardement de Sarajevo, est aujourd'hui considérablement amoindri. Avec des tanks immobilisés et mal entretenus, des bidasses impayés, une pénurie de munitions en provenance de Yougoslavie, ces trou