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Libération

Le Burundi boude les négociations de paixLes relations de Bujumbura avec la Tanzanie s'enveniment.

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publié le 25 août 1997 à 7h06

Le gouvernement du major Pierre Buyoya n'assistera pas aux

pourparlers de paix qui s'ouvrent aujourd'hui à Arusha, en Tanzanie, et l'espoir d'une reprise du dialogue au Burundi, ravagé par une guerre civile qui a fait 200 000 morts depuis octobre 1993, paraît de plus en plus compromis. Ces pourparlers devaient en principe réunir le nouveau régime, arrivé au pouvoir par un putsch qui a renversé le 25 juillet 1996 le président hutu Sylvestre Ntibantunganya, des partis burundais et le Conseil national pour la défense de la démocratie (CNDD) représentant la rébellion hutue.

Mais les relations entre le Burundi et la Tanzanie se sont considérablement envenimées ces dernières semaines. Bujumbura estime que Dar es-Salaam pousse les pays de la région à maintenir l'embargo imposé il y a un an pour protester contre le putsch. Or en allant à Arusha, le gouvernement burundais espérait bien un assouplissement, voire une levée des sanctions économiques. Au lieu de cela, la Tanzanie a «multiplié des déclarations et des comportements provoquant une tension entre les deux pays», a déclaré le ministre des Affaires étrangères burundais, Luc Rukingama, qui a demandé vendredi le report des négociations. Julius Nyerere, l'ex- président tanzanien et médiateur dans la crise burundaise, a choisi de maintenir le rendez-vous.

La tension entre les deux pays est montée d'un cran samedi, quand le gouvernement tanzanien a accusé le Burundi de masser des troupes à sa frontière dans le but, selon Dar es-Salaam,