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Libération

Chine: la mort pour un vol de cochons. Pékin exécute à la chaîne meurtriers et voleurs.

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publié le 26 août 1997 à 7h05

Pékin, de notre correspondante.

En condamnant à mort en moyenne 17 personnes chaque jour, les autorités chinoises ont décroché le sombre record mondial des peines capitales, constate Amnesty international. Dans un rapport spécial, rendu public hier, l'organisme de défense des droits de l'homme, basé à Londres, a recensé 4 367 exécutions en 1996, et estime que «ce chiffre est encore bien inférieur à la réalité». Jamais de telles proportions n'avaient été atteintes depuis la «campagne contre la criminalité» de 1983, au cours de laquelle des stades entiers avaient été remplis pour assister aux condamnations. «Durant les années 90, affirme encore Amnesty, plus de personnes ont été exécutées ou condamnées à mort en Chine que dans le reste du monde.»

La campagne contre la criminalité «Yanda», lancée le 28 avril 1996 pour une période initiale de trois mois, expliquerait en partie ces chiffres. Mais de nouveaux types de délits susceptibles de mériter la peine capitale sont apparus, tels que le trafic de drogue, les activités séparatistes au Tibet et au Xinjiang (ouest musulman), et les crimes nés des inégalités suscitées par les réformes économiques, note le rapport. Amnesty s'interroge aussi, sans pouvoir fournir de réponse, sur l'éventualité de «quotas» que les autorités judiciaires auraient été amenées à remplir pour que, selon une pratique traditionnelle en Chine, la sévérité et le nombre d'exécutions découragent les futurs criminels.

L'organisation relève ainsi une série de cond