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Libération

Mission impossible pour l'ONU . Kinshasa entrave l'enquête sur les massacres de réfugiés.

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publié le 26 août 1997 à 7h02

Kinshasa envoyé spécial

Au terme d'un bras de fer de quatre mois, la mission d'enquête des Nations unies chargée d'élucider les massacres des réfugiés hutus dans l'ex-Zaïre est, enfin, présente à Kinshasa. Deux enquêteurs étant arrivés dès la semaine dernière, six autres membres de la mission, qui en compte vingt-trois, sont sur place depuis dimanche. Malgré la modification de son mandat et de sa composition, obtenue par les nouvelles autorités de Kinshasa, la mission n'en est pas pour autant opérationnelle. Il lui reste à obtenir les visas ­ refusés ­ pour ses quatre agents de sécurité et, surtout, à négocier ses conditions de travail, sa liberté de mouvement, des garanties de confidentialité pour les témoignages recueillis. Le gouvernement de Kabila exige par ailleurs la prise en charge financière d'un «comité interministériel de liaison» et la participation de ses propres médecins légistes en vue d'un «débat contradictoire» au bord des fosses communes. Enfin, il n'est pas acquis que le rapport final de la commission, qui ne sera pas rédigé avant avril 1998, soit rendu public" «On vient de loin, mais il n'est pas sûr qu'on ira loin.» Ce commentaire d'un de ses membres résume les déboires qu'a connus la mission d'enquête et les hypothèques qui pèsent sur son travail. Malgré le mandat unanime que leur avait conféré la Commission des droits de l'homme de l'ONU à Genève, les enquêteurs n'ont pu mener sur place leur investigation, fin avril. Après un premier rapport daté du 30 j