L'avenir politique de la «Republika Srpska» dépend désormais des
choix de son «armée». Que les miliciens nationalistes penchent en faveur de Biljana Plavsic, présidente des Serbes de Bosnie, et la fronde des inflexibles, regroupés autour de Radovan Karadzic, sera sérieusement affaiblie. Si, en revanche, ces exécutants du nettoyage ethnique restent fidèles à leur ancien chef, la Fédération bosniaque se retrouvera rapidement avec deux «entités» serbes sur son territoire.
Les protagonistes ne s'y s'ont pas trompés. En tant que «commandant en chef de l'armée», Biljana Plavsic convoquait hier la direction des forces serbes pour lui réclamer son allégeance. Les patrons des principales unités ont été sommés de se prononcer. La Présidente sait déjà pouvoir compter sur la loyauté du général Momir Talic, chef du Ier corps, basé à Banja Luka et qui représente à lui seul près de la moitié des effectifs militaires de la Republika Srpska.
La semaine passée, les partisans du président déchu Radovan Karadzic avaient obtenu de l'état-major qu'il condamne la politique de collaboration avec les instances internationales, et particulièrement avec les représentants américains, prônée par Biljana Plavsic. Dans un communiqué diffusé par l'agence de presse Srna, le grand patron de l'armée menaçait de faire intervenir sa troupe si la Présidente continuait «à déstabiliser» l'Etat serbe.
Menace. Biljana Plavsic a accusé ses adversaires de «jouer dangereusement avec le feu» en cherchant à «usurper l'armée»