Genève, de notre correspondant.
Imaginée dans l'euphorie née des accords de paix, la célébration du centième anniversaire du Congrès sioniste de 1897 avait été conçue comme une grande fête célébrant un Etat d'Israël pleinement accepté par ses voisins arabes. Bâle se voyait déjà en train d'accueillir des flots de touristes, là où il y a un siècle, Theodor Herzl et environ 200 intellectuels juifs avaient posé les fondations d'un Etat juif. Mais l'atmosphère des festivités, lancées hier, n'est plus à la célébration, en dépit des concerts, débats, pièces de théâtre à l'affiche cette semaine. L'enlisement du processus de paix, mais surtout la crispation de l'opinion publique suisse, née de l'affaire des fonds juifs et de l'or nazi, a rendu cet anniversaire problématique. Signe de cette tension: Ursula Rhein, porte-parole de la communauté juive de Bâle, n'a jamais reçu autant de lettres d'injures et de menaces que ces dernières semaines.
Autre preuve du malaise, aucun conseiller fédéral n'avait annoncé sa participation jusqu'à mercredi dernier. Finalement, la ministre de l'Intérieur, Ruth Dreifuss, fera acte de présence samedi soir au dîner officiel organisé par la ville de Bâle. A contrecoeur, les membres du gouvernement recevront à Berne la délégation officielle de l'Etat hébreu conduite par le président du parlement Dan Tichon, en l'absence du président israélien, Ezer Weizman, qui s'est désisté au motif «d'un emploi du temps surchargé». Le 1er septembre, Arnold Koller, le présid