Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a rejeté hier
soir les «nouvelles conditions» que tente d'imposer Kinshasa au travail de la mission d'enquête sur les massacres des réfugiés hutus dans l'ex-Zaïre. L'ONU a fait état d'une lettre du gouvernement congolais soulevant«une série de graves problèmes qui pourraient remettre en question la poursuite de la mission d'enquête». L'envoyé spécial de l'ONU et de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) dans la région des Grands Lacs, Mohamed Sahnoun, doit rencontrer «au plus tôt» le président Laurent-Désiré Kabila pour «débattre de la question et établir les conditions qui permettraient à la mission de remplir son mandat». Selon nos informations, les deux ministres en charge de la question des réfugiés, Etienne Mbaya et Thomas Kanza, exigent de nouvelles modifications dans la composition de l'équipe de l'ONU, ainsi que la présence de «spécialistes africains mandatés par l'OUA», qui les accompagneraient sur les sites des massacres pour livrer leur «contre-expertise». Ayant obtenu le limogeage de Roberto Garreton, l'ancien président de la mission auquel elles reprochaient un «rapport superficiel» qui concluait à des crimes contre l'humanité, les autorités de Kinshasa récuseraient son successeur, le magistrat togolais Atsu-Koffi Amega. Par ailleurs, «pour raison de souveraineté», elles refuseraient des visas aux agents de sécurité de l'ONU. Hier soir, sous couvert d'anonymat, un haut responsable de l'ONU s'est demandé «si