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Libération

Belgique: un prêtre pédophile couvert par l'Eglise. Le parquet de Bruxelles a ouvert une information judiciaire pour «non-assistance à personne en danger».

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publié le 3 septembre 1997 à 9h47

Lille de notre correspondant

Après les politiques, la justice, la police et la gendarmerie, c'est l'Eglise catholique belge qui se trouve prise dans la tourmente de la pédophilie. Des propos équivoques et des tentatives d'étouffement d'une affaire impliquant un prêtre ont mis la très catholique Belgique en émoi depuis quelques jours.

Les faits remontent au printemps 1996. Lors d'un camp de vacances organisé par un mouvement de jeunesse catholique, un jeune garçon est violé par l'abbé Vanderlyn, prêtre de la paroisse de Saint-Gilles à Bruxelles. Le viol n'est dénoncé que plusieurs mois plus tard par deux animateurs du camp qui, après une fin de non-recevoir de leur hiérarchie, en ont informé Claude Lelièvre, le délégué général aux droits de l'enfant, institution qui dépend du gouvernement. Avant de saisir la justice, le délégué invite les parents de l'enfant pour obtenir des précisions. Et a alors la surprise de voir les parents accompagnés du prêtre violeur et d'un responsable du mouvement de jeunesse.

Les parents embarrassés demandent à ce que l'affaire soit classée. Mais, quelques minutes plus tard, l'abbé fait des aveux partiels, lors d'un entretien particulier avec Claude Lelièvre. Le parquet général de Bruxelles est saisi. Mais l'instruction judiciaire tarde à démarrer car, entre-temps, le garçon revient sur ses déclarations. La famille fait l'objet de multiples pressions de la part des paroissiens et du mouvement, dont les deux animateurs sont démis de leurs fonctions.

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