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Libération

Le pouvoir comorien envoie l'armée «pacifier» Anjouan. Moroni choisit l'option militaire malgré des négociations en vue.

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publié le 4 septembre 1997 à 9h07

Le drapeau français et celui, rouge sang, des anciens «sultanats des

voleurs» n'aura flotté qu'un mois sur Anjouan, l'une des trois îles de la République fédérale des Comores qui, ayant proclamé son indépendance le 3 août, réclamait son «rattachement» à la France, l'ex-puissance coloniale. Hier à l'aube, venus à bord de deux navires civils réquisitionnés pour la circonstance, l'armée comorienne a débarqué à Anjouan pour «mettre un terme à la terreur et à la débauche» et pour «rétablir la normalité républicaine». Toujours selon le gouvernement central de Moroni, la «pacification» de l'île rebelle se serait effectuée «sans effusion de sang» et, hier soir, l'armée aurait été «en contrôle de tous les sites stratégiques». La même source reconnaissait cependant que l'opération militaire n'était «pas encore terminée».

Les communications téléphoniques, aériennes et maritimes avec Anjouan ayant été coupées dès mardi soir, aucune confirmation indépendante de ces informations n'a pu été obtenue hier. Cependant, dans la matinée, la délégation de la Croix-Rouge et du Croissant rouge sur place, jointe par radio, a fait état de «tirs» aux abords de Mutsamudu, avec quelque 5 000 habitants le chef-lieu de l'île. Ce témoignage contredit l'affirmation du porte-parole de la présidence à Moroni, qui a affirmé qu'«aucun coup de feu» n'a été tiré. Des voyageurs ayant quitté Anjouan pour Mayotte, la quatrième île de l'archipel comorien qui est resté un territoire d'outre-mer (TOM) de la France, ont,