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Libération
Interview

Visite contestée de Chirac en MauritaniePour l'opposition, qui boycotte la présidentielle, Paris légitime «la tyrannie».

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publié le 5 septembre 1997 à 9h38

Jacques Chirac est attendu ce soir en Mauritanie pour une visite

officielle de vingt-quatre heures en compagnie du ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine. Selon l'Elysée, ce voyage du Président ­ son cinquième en terre africaine ­ vise à «encourager à la poursuite d'évolutions positives pour la construction d'un Etat de droit» en Mauritanie, dans le contexte du «processus de démocratisation» qui y est engagé depuis 1991. Arrivé au pouvoir par un putsch en 1984, puis élu à la faveur d'un scrutin entaché de fraudes huit ans plus tard, le colonel-président Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya, que Jacques Chirac «considère comme un sage», est de nouveau candidat à la présidentielle du 12 décembre, date du treizième anniversaire de sa prise de pouvoir par les armes. L'ensemble de l'opposition mauritanienne a déjà annoncé qu'elle boycottera ce scrutin. L'un de ses chefs, Ahmed Ould Daddah, qui avait obtenu 32% des suffrages contre le chef de l'Etat en 1992, en explique les raisons.

Dans une lettre ouverte à Jacques Chirac, l'opposition mauritanienne a exprimé ses réserves quant à l'opportunité de sa venue. Pourquoi?

En temps normal, sa visite n'aurait pu que réjouir tous les Mauritaniens, qui ont avec la France des liens traditionnels solides, quelles qu'aient été, par ailleurs, les vicissitudes de l'histoire, notamment coloniale. Mais le contexte actuel est particulier. Nous sommes à quelques semaines du lancement de la campagne pour une présidentielle boycottée par l'opposition,