Nouakchott, envoyé spécial.
Jacques Chirac est allé jusqu'au fin fond de la Mauritanie pour affirmer que «la France conserve sa vocation africaine». Cependant, au cours d'une visite de vingt-quatre heures qui s'est achevée samedi soir, le président de la République a surtout reconnu que «ce qui était politiquement possible et admis il y a vingt ans ne l'est plus aujourd'hui, l'ingérence est ressentie comme telle». Tout en restant l'avocat de l'Afrique sur la scène internationale et son principal bailleur de fonds, Paris devra donc «adapter les moyens de sa politique au temps moderne». Cette nouvelle doctrine exclut des interventions militaires françaises et concède une place aux Américains. «Plus les Etats-Unis s'intéressent à l'Afrique, mieux c'est, à condition qu'ils s'intéressent au développement», a déclaré Jacques Chirac.
Vendredi, à Nouakchott, il a apporté au colonel-président Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya un soutien sans faille. Samedi, il a annoncé de nouveaux crédits français pour l'adduction d'eau dans les quartiers «les plus défavorisés» de la capitale et une aide alimentaire de 3 000 tonnes. L'ensemble de l'opposition mauritanienne, qui dénonce la fraude électorale des précédents scrutins et boycottera la présidentielle du 12 décembre faute d'avoir obtenu la mise en place de mécanismes de contrôle, s'est déclarée «très déçue de la politique africaine de la France, notamment en matière de démocratisation».
Samedi, le président français s'est rendu à Atar, «citadelle