Pékin de notre correspondante
L'histoire retiendra de «l'affaire Chen Xitong» un cas exemplaire: symbole de la lutte anticorruption, mais aussi supplice raffiné en matière de disgrâce politique. Depuis plus de deux ans, celui qu'on nommait «le mandarin de Pékin», l'ancien maire et chef du Parti communiste de la capitale, Chen Xitong, 67 ans, n'en finit plus d'observer sa chute et la sanction de ses anciens acolytes. Mardi soir, Chen Xitong a été expulsé du Parti pour corruption et son cas va être confié à la justice, a annoncé l'agence officielle Chine nouvelle. La décision a été prise au cours d'une semaine cruciale de la vie politique chinoise, à trois jours de l'ouverture du XVe Congrès du Parti communiste, qui promet d'importants remaniements à la tête du pouvoir.
La décision d'expulser Chen Xitong a été prise par la commission d'inspection de la discipline du Parti et adoptée lors de la clôture du 7e plenum du comité central, qui s'était ouvert samedi. Selon la tradition du régime communiste, un plenum entouré du plus grand secret précède toujours la tenue du Congrès. C'est en principe lors du plenum que les grandes décisions sont adoptées, le Congrès ne servant qu'à les entériner.
Chen Xitong avait été limogé de son poste de secrétaire du parti de Pékin en avril 1995, trois semaines après le suicide du vice-maire Wang Baosen, qui avait révélé un gigantesque scandale de pots-de-vin et de détournements de fonds publics. Portant sur plus de 14 milliards de francs, ce trafic