Il ne s'agit pas d'une simple menace. Alors que des centaines de
réfugiés rwandais continuent de sortir des forêts où ils s'étaient cachés pour échapper aux troupes de Kabila, le Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) a précisé hier que les opérations de rapatriement étaient effectivement suspendues. «La suspension a été décidée. L'application, à cause d'opérations en cours, prendra quelques jours», selon Pierce Gerety, directeur des opérations pour la région des Grands Lacs. Ils ne sont plus qu'environ 1 800 à attendre dans différents points du Zaïre un avion pour le Rwanda. Mais le responsable du HCR estime que 20 000 personnes se cachent ou vivent dans des villages dans la région de Shabunda, non loin de Bukavu et de la frontière rwandaise. Ceux-là ne bénéficieront pas de la protection de l'ONU.
Le HCR a décidé d'interrompre sa mission après l'expulsion par Kinshasa la semaine dernière de plus de 700 réfugiés. Alors qu'ils se trouvaient dans un centre du HCR à Kisangani, la République démocratique du Congo (RDC) les a autoritairement renvoyés sur Kigali. Rwandais et Burundais, sans distinction de nationalité, et sans le minimum de protection que garantit le HCR à l'arrivée au Rwanda.
Kabila, mardi en visite officielle à Kigali, a nié les faits. Le président de la RDC et Pasteur Bizimungu, son homologue rwandais, se sont au contraire félicités du «bon déroulement du processus de rapatriement des réfugiés», et ont déploré «certaines initiatives extérieures visant à dist