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Libération

Les Serbes paient leur politique d'isolement. Le clan de la présidente Plavsic dénonce l'attitude suicidaire de Karadzic.

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publié le 13 septembre 1997 à 9h11

Banja Luka envoyé spécial

Zlatan «ne regrette rien». Ni ses années de combat ni même le nettoyage ethnique de sa région. «Nous ne pouvions plus vivre avec les Musulmans.» L'ancien étudiant en économie à la faculté de Banja Luka s'arc-boute à la rhétorique nationaliste apprise dans les rangs du SDS, le parti de Radovan Karadzic, dont Biljana Plavsic fut l'une des fondatrices. Mais l'ex-patron de la Republika Srpska, aujourd'hui poursuivi pour «crimes de guerre», et sa nouvelle Présidente sont désormais à couteaux tirés. La famille extrémiste, soudée dans la bataille, a éclaté devant les enjeux de la paix. Et le monde de Zlatan vacille. «La division menace le peuple serbe, assène-t-il doctement, mais son isolement lui fait courir un risque plus grand encore.»

Autarcie des campagnes. Reclus à Pale, dans les montagnes de la Bosnie orientale, les partisans de Karadzic cultivent un orgueilleux dédain pour tout compromis avec l'Occident. Leur situation judiciaire n'est pas étrangère à un tel rejet. Mais leur intransigeance s'explique aussi par la relative autarcie des campagnes serbes, qui fournissent à ce clan le gros de ses troupes. «Pale n'est qu'un village», souligne l'ex-maire de Banja Luka, Pedrag Radic, limogé l'an dernier par Karadzic pour divergences financières. «Ici, nous avions des infrastructures importantes, et nous conservons un vrai potentiel industriel ou agroalimentaire. Nous fournissons toujours l'essentiel des richesses de la Republika Srpska et sommes littéralem