Mexico de notre correspondante
La longue marche des militants zapatistes vers la capitale mexicaine s'achève. Quatre jours de voyage en autocar depuis San Cristobal de las Casas (Chiapas) devait les conduire vendredi sous les fenêtres de la présidence, sur le Zocalo, la place centrale de Mexico. Comme le sous-commandant Marcos, chef charismatique mais officiellement seulement porte-parole de l'EZLN (l'Armée zapatiste de libération nationale), ils ont tous le visage dissimulé derrière des passe-montagnes ou des paliacates (le foulard du Chiapas).
Ces 1111 Indiens tzotzils, tzeltals, chols, tojolabals, représentant les 1111 villages du Chiapas, ont été rejoints en route par des paysans des Etats voisins: Triquis, Chinantèques, Zapotèques, Mixes et Huaves de Oaxaca, Nahuas et Popoluques de Veracruz. Ils arrivent toutefois sans arme, seule concession faite au pouvoir. «Et Marcos, il va venir Marcos?», s'inquiétait un curieux à quelques heures de leur arrivée. «Il viendra le jour où tu le défendras avec tes poings», s'est moquée en retour Elena, zapatiste de 50 ans qui vend sur le Zocalo des T-shirts à l'effigie du guérillero sex-symbol. Ce n'est donc pas encore pour cette fois.
Deux objectifs. Cette marche de presque 1 500 km qui, dans sa dernière ligne droite, a rejoint la route empruntée en 1914 par les troupes du révolutionnaire Emiliano Zapata, répond officiellement à deux objectifs. D'une part, replacer la question indigène au centre de l'agenda politique: dans son discours à