Malgré les assurances écrites que Laurent-Désiré Kabila a données au
secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, la mission de l'ONU au Congo-Zaïre ne peut pas enquêter sur le sort d'un demi-million de réfugiés hutus rwandais dont, à ce jour, quelque 200000 restent portés disaparus. Hier, répondant à l'annonce de la mission de vouloir entamer aujourd'hui son «travail sur le terrain» en se rendant à Mbandaka, une ville située à 600 km au nord de Kinshasa, le ministre de la Planification des urgences, Etienne-Richard Mbaya, a formellement interdit ce déplacement. «Notre mission est en péril», a estimé le porte-parole des vingt-cinq enquêteurs de l'ONU, qui attendent depuis près d'un mois à Kinshasa de pouvoir entrer en action. De membres récusés en visas refusés, d'entraves en menaces, ils ont été empêchés de faire la lumière sur les massacres à grande échelle perpétrées par les forces de Kabila depuis l'automne dernier. «Il appartient maintenant à Kofi Annan de tirer les conséquences de cette obstruction», a estimé hier soir, en attente d'une décision du siège de l'ONU à New York, l'un des membres de la mission. «On ne peut pas nous en vouloir s'ils se retirent», a, pour sa part, déclaré Etienne Mbaya, un des plus anciens compagnons de Laurent-Désiré Kabila. «En tant que gouvernement responsable, on n'y peut rien si les enquêteurs violent les règles convenues avec l'ONU.»
Ces «règles» sont controversées depuis cinq mois. En avril dernier, deux fonctionnaires de l'ONU, cen