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Libération

Bosnie: les nationalistes trustent les urnesLes estimations confirment l'emprise des trois partis issus de la guerre.

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publié le 18 septembre 1997 à 8h20

Sarajevo envoyé spécial

L'air satisfait, la mine réjouie, les responsables de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe ne cessent de se féliciter. Les élections municipales «se sont tenues sans un seul cas de violence», proclame Robert Frowick, chef de mission de l'OSCE en Bosnie, qui se félicite «du succès de ce scrutin» conduit durant tout le week-end sous la surveillance tatillonne de plus de 2500 scrutateurs rassemblés sous sa houlette. Le diplomate américain oublie seulement de rappeler que les trois partis nationalistes, qui dominent la vie institutionnelle dans ce pays divisé selon des critères ethniques, avaient tout intérêt à ce que le vote se déroule sans accrocs. Ils ne couraient pas le moindre risque, ayant obtenu, lors de tractations de dernières minutes avec l'OSCE, la garantie de conserver leur prééminence dans les villes clés des territoires sous leur contrôle par un ajustement des listes électorales. Les estimations partielles, qui commencent à filtrer, confirment cette triple emprise du SDS serbe, du HDZ croate et du SDA musulman. Au point que Robert Frowick devait reconnaître que les résultats définitifs, qui ne seront publiés que samedi, «ne renverseraient pas les effets du nettoyage ethnique».

Unique brèche ouverte dans le monolithe nationaliste, la municipalité de Tuzla semble avoir reconduit son maire Selim Beslagic à la tête de la seule ville de la fédération fonctionnant encore selon de réels principes intercommunautaires. Sa «liste