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Libération

Cuba: les étranges «aveux» d'un mercenaire. La confession télévisée de Cruz Leon, accusé de six attentats, fait le jeu des autorités.

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publié le 18 septembre 1997 à 8h21

Miami de notre correspondant

Le «terroriste» s'est métamorphosé en collaborateur complaisant du colonel Adalberto Rabeiro, officier du contre-espionnage cubain. Raul Ernesto Cruz Leon a ainsi raconté, lundi soir à la télévision, à l'heure de plus grande écoute, pourquoi et comment il avait fait exploser six bombes dans des hôtels de La Havane entre le 9 juillet et le 4 septembre. Des aveux sur mesure pour conforter la thèse des autorités: la vague d'attentats était commanditée par un groupe «mafieux» anticastriste de Miami dans le but de nuire au tourisme, devenu la principale ressource de l'économie de l'île. Mais des aveux trop commodes pour convaincre totalement, même si, depuis l'arrestation de l'artificier présumé, aussitôt après son ultime exploit dans la Bodeguita del Medio (le célèbre abreuvoir d'Hemingway), les attentats ont cessé.

Le «mercenaire», un ressortissant salvadorien, a 26 ans. Vêtu d'un jean noir et d'une chemise, il s'est exprimé avec une étonnante placidité pour un homme qui risque la peine de mort: «C'est au Salvador qu'on ma donné la mission de venir à Cuba et de placer des engins explosifs dans un certain nombre de sites touristiques. On m'a donné une liste, pour la plupart des hôtels, afin de semer la panique. La prime était de 4500 dollars par attentat.» Qui est «on»? C'est le colonel Rabeiro qui répond en désignant la Fondation nationale cubano-américaine, la toute-puissante organisation des exilés cubains aux Etats-Unis, ennemie jurée du régime ca