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Libération

Kohl et Chirac accueillis par des sifflets à Weimar. Avec Jospin, ils ont visité la maison de Goethe.

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publié le 19 septembre 1997 à 8h26

Weimar envoyés spéciaux

Le premier sommet franco-allemand jamais organisé dans l'est de l'Allemagne (ex-RDA) s'est ouvert hier à Weimar par une petite immersion culturelle. Le chancelier Helmut Kohl a fait au Président et au Premier ministre français les honneurs de la maison de Goethe et de la bibliothèque de la duchesse Anna Amalia. L'accueil de la population est-allemande, massée sur la place du Marché, a été mitigé: quelques manifestants ont salué l'arrivée de Kohl et de Chirac par des cris et des sifflets, autant pour protester contre les essais nucléaires français que contre la présence du chancelier, régulièrement hué lors de ses visites à l'Est. Quelques jeunes ont été aussitôt arrachés de la foule par des policiers en civil.

Devant la maison de madame von Stein, Lionel Jospin a demandé à Helmut Kohl pourquoi la Constitution allemande de 1919 avait été signée à Weimar. Helmut Kohl s'est fait un plaisir de délivrer une petite leçon d'histoire. «On dit aussi que Hitler est venu souvent ici», a observé le Premier ministre. «Oui. Mais il est venu beaucoup moins souvent que Hermann Goering», a répondu Kohl, expliquant encore les problèmes de protocole que posaient les déplacements d'Hitler car il n'était pas marié. Weimar est «un morceau de la tragédie allemande», a conclu Kohl, rappelant que «l'esprit» de Goethe et de Schiller côtoie ici le camp de concentration de Buchenwald.

Etalé sur deux jours, ce 70e sommet bilatéral se voulait à l'origine essentiellement culturel, ave