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Libération

Rentrée scolaire mouvementée en Turquie. Les islamistes se mobilisent contre l'interdiction des écoles religieuses.

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publié le 19 septembre 1997 à 8h25

Istanbul de notre correspondant

La mobilisation des islamistes turcs se renforce semaine après semaine contre la «loi des huit ans» qui instaure l'enseignement primaire laïc et obligatoire pour tous les enfants jusqu'à 14 ans. Chaque vendredi après la prière, des fidèles proches du Refah, le Parti de la prospérité (PP, principale formation de l'opposition, de Necmettin Erbakan, ex-Premier ministre) et des militants de groupuscules radicaux organisent des marches et manifestations non autorisées, parfois violemment réprimées par la police. Portant des foulards et tchadors noirs, les femmes sont en première ligne des cortèges hérissés de banderoles vertes manuscrites en arabe. En cinq semaines, 42 manifestants et 12 policiers ont été légèrement blessés et plus de 600 manifestants arrêtés.

Les islamistes dénoncent la fermeture des imam-hatip, (les CES religieux), conséquence directe de cette loi voulue par l'armée, élaborée par le nouveau gouvernement «prolaïc» de Mesut Yilmaz et votée en août après des débats houleux. Ces protestations de masse touchent désormais non seulement Istanbul mais aussi la grande majorité des villes anatoliennes. Le nouveau gouvernement estime qu'il ne s'agit pas uniquement de prolonger la durée de l'enseignement primaire mais de le moderniser. Ainsi, «il n'y aura pas plus de 30 élèves dans les classes», «en l'an 2000, il y aura un ordinateur dans chaque classe» et «le contenu des cours sera plutôt orienté vers la libre pensée et la réflexion», a dit l