L'enquête sur les massacres de réfugiés hutus dans l'ex-Zaïre
devient un enjeu de politique internationale. D'un côté, la quasi-totalité des Etats africains et, au-delà, le mouvement des non-alignés regroupant une centaine de pays du tiers monde font bloc autour de Laurent-Désiré Kabila, le président de la nouvelle République démocratique du Congo, qui s'est estimé hier «victime de complots ourdis par de grandes puissances, sous couvert d'action humanitaire». De l'autre, les Nations unies et l'opinion publique occidentale exigent que la lumière soit faite sur des tueries ayant fait, sans compter les réfugiés morts d'inanition ou de maladies pendant des mois de persécution à travers la forêt équatoriale, des dizaines de milliers de victimes. Entre les deux, les Etats-Unis sont pris au piège de leur politique africaine, qui les aurait rendus complices des ces violations de droits de l'homme. Alors que Washington cherche à ménager ses alliés africains et à minimiser l'assistance militaire fournie à des soldats assassins, l'opinion américaine du Congrès aux médias «presse le gouvernement de révéler toute l'étendue du rôle, passé et présent, de l'armée américaine au Rwanda et au Congo».
Cette demande a été réitérée, lundi, dans un retentissant article paru dans leWashington Post, par Scott Campbell. «consultant» de l'ONG américaine Human Rights Watch/Africa, il affirme avoir «vu et pris en photo une partie de ce que Kabila et le vice-président rwandais Paul Kagame ne veulent cer