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Libération
Reportage

Raid contre les rebelles en Casamance.

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300 morts, selon un quotidien sénégalais; une quinzaine, selon l'armée.
publié le 24 septembre 1997 à 8h41
(mis à jour le 24 septembre 1997 à 8h41)

Ziguinchor envoyée spéciale

«Là-bas, dans la base des rebelles, à deux kilomètres du poste de commandement, les corps giclent distinctement, s'accrochant aux arbres, désarticulés comme des pantins». Le militaire lève les yeux de Sud-Quotidien et hoche la tête: le premier journaliste sénégalais autorisé à accompagner le colonel Yoro Koné, commandant de la zone Sud, dans une opération contre la rébellion casamançaise, a bien décrit la scène. Lui-même y était.

Lundi après-midi, une importante base rebelle , sur la frontière entre le Sénégal et la Guinée-Bissau, a été détruite par l'armée sénégalaise. Combien de rebelles ont été tués? Hier, Sud-Quotidien titrait à la une: «Près de 300 rebelles tués à Djirack», ce qui ferait de cette opération la plus meurtrière de celles qui ont marqué les quinze années de la crise casamançaise. Dans son article, Madior Fall, l'envoyé spécial du quotidien, reprend le chiffre avancé par un officier, à chaud, juste après l'attaque. Mais lundi soir, la Dirfa, la Division de l'information des forces armées à Dakar, publiait un bilan très différent: «Une quinzaine de rebelles ont été abattus .» Le ministre de la Communication l'a encore répété récemment: «Il n'y a pas de guerre en Casamance.».

A Ziguinchor, le colonel Yoro Koné n'infirme ni ne confirme ces bilans contradictoires. Il dit que ses troupes, 300 hommes appuyés par un avion, ont pilonné au mortier une base principale et une «base secondaire», occupée par des sympathisants du Mouvement des fo