«L'AIS ordonne à tous les chefs des compagnies combattantes sous son
commandement d'arrêter les opérations à partir du 1er octobre et appelle les autres groupes attachés aux intérêts de la nation et de la religion à se rallier à cet appel»: c'est le dimanche 21 septembre que Madani Mezrag, le chef de l'Armée islamique du salut (AIS), le bras armé du FIS, a, par un simple communiqué, appelé à un cessez-le-feu. Le texte n'a été rendu public qu'hier, au lendemain du massacre de Bentalha, dans la banlieue d'Alger. «L'émir national» de l'AIS confirme que cette décision est le résultat de tractations menées avec l'armée «depuis longtemps pour encourager les fils sincères de l'Algérie à prendre l'initiative d'agir ensemble pour le retour de la sécurité et de la stabilité et pour sortir de la crise».
C'est en effet au tout début juin que le général Smaïn, le n° 2 de la sécurité militaire, a noué, avec l'aval du tout-puissant chef d'état-major Mohammed Lamari, les premiers contacts avec l'AIS qui devaient aboutir à la proclamation d'une «trêve» par le mouvement islamiste (Libération du 3 septembre). Les conditions dans lesquels Madani Mezrag a lancé son appel sont cependant très en deça de celles escomptées par les «politiques» du FIS qui semblent d'ailleurs n'avoir pas eu leur mot à dire sur la forme qu'il prendrait finalement. Il s'agit en réalité d'un cessez-le-feu unilatéral et inconditionnel et non pas d'une trêve qui impliquerait les deux belligérants le mot n'est d'ailleurs pa