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Libération

La cure d'austérité donne le tournis au Québec. La santé et les services sociaux frappés par la rigueur, sur fond de gestion incohérente.

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publié le 30 septembre 1997 à 9h03

Montréal de notre correspondant

Moins de deux ans après le référendum perdu de justesse sur la souveraineté de la province, le Québec doit boire de force aujourd'hui l'amère potion de la rigueur. Actuellement en visite officielle en France, à la recherche notamment de nouveaux partenariats avec les entreprises de l'Hexagone, le Premier ministre du Québec, Lucien Bouchard, désigné comme successeur de Jacques Parizeau quelques mois après l'échec de la consultation populaire d'octobre 1995, a ainsi fait de l'équation «déficit budgétaire résorbé égale prochaine victoire référendaire» la quintessence de sa politique. Se rappelant qu'il fut conservateur, ce chef d'un gouvernement présumé social-démocrate a donné un coup de barre à droite et amorcé un certain nombre de virages très polémiques dont le plus prononcé est celui qui touche la réforme des services sociaux et de santé, et que les Québécois désignent du nom de «virage ambulatoire».

La réforme ­ une foule de services comprimés, amputés ­ a été des plus controversées, et il aura fallu quelques dérapages pour que le ministre québécois de la Santé, le dr Jean Rochon, accepte de ralentir ses compressions de budget et de personnel.

C'est un véritable tête-à-queue ­ l'obligation, il y a quelques jours, de rapatrier à Montréal le centre de greffes coeur-poumons qu'il avait, dix mois auparavant, exilé à Québec au mépris de la concentration des malades dans la métropole québécoise et de l'absence de chirurgien spécialisé dans la capita