Madrid de notre correspondant
L'Espagne entre en transe. Elle attendait l'Evénement, fébrile, depuis le 30 avril, le jour de l'annonce officielle des épousailles. L'infante Cristina, la fille du roi Juan Carlos Ier, se marie, samedi à Barcelone, avec le joueur de hand-ball Inaki Urdangarin. Elle n'est que troisième dans la ligne de succession au trône, mais c'est le conte de fées médiatique qui importe. Ils s'aiment; entre eux, ce fut le coup de foudre; et, officiellement, les parents sont ravis. Le spectacle est assuré. 161 caméras tourneront trente heures durant. Depuis jeudi, déjà, les journaux télévisés tartinent depuis Barcelone sur les derniers détails des préparatifs, l'arrivée du roi du Lesotho, ou les biographies respectives des promis, elle «une femme des années 90, dynamique et indépendante», lui «le champion du Barça, jeune, grand et beau». La débauche médiatique dure en fait depuis le 30 avril, entraînée par les «médias du coeur», neuf millions de lecteurs pour les revues hebdomadaires, et quatre émissions télé quotidiennes. L'évolution des chaussures sportives d'Inaki Urdangarin depuis ses débuts; les 50000 pins kitsch qui seront mis en vente; la robe de mariée transportée en camionnette blindée de Madrid à Barcelone. Les moins ravis ne sont pas les journalistes chargés du hand-ball, un sport jusque-là à peine plus connu que le sumo. L'audience des matchs à triplé soudainement.
Samedi, le show sera global: plus de 3 000 médias accrédités, et un milliard de télésp