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Libération

Le président mexicain cultive l'art de la transparence. Ernesto Zedillo est en visite officielle aujourd'hui à Paris.

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publié le 4 octobre 1997 à 11h17

Mexico de notre correspondante

Il ne cultive pas le folklore comme le (Nippo-)Péruvien Alberto Fujimori, ni ne prête à la caricature comme l'Argentin Carlos Menem. Il n'a pas le brillant de son prédécesseur, Carlos Salinas. Le Mexicain Ernesto Zedillo, 46 ans, qui arrive aujourd'hui à Paris en visite officielle, est l'un des rares chefs d'Etat du continent américain à ressembler désespérément à Monsieur tout-le-monde. Une allure de prof sage, sans la pompe plouc ni l'ultraformalisme qu'affectionnent tant de ses homologues. Pas non plus le genre à dire de bons mots, ou à affecter une touche bohème pour séduire la presse. On ne lui connaît ni casseroles, ni fortune personnelle, deux faits remarquables dans un pays comme le Mexique. Il déjeune et dîne presque tous les jours avec sa femme et ses cinq enfants. Sitôt parvenu à la présidence, il leur aurait dit: «Ne vous faites aucun nouvel ami; cultivez les anciens.» Il est fan de VTT, ne grossit pas, ne tombe pas malade. Ne croit pas en Dieu. Personne ne le déteste et personne ne l'aime. En un mot, Zedillo n'est pas drôle. Il en tire sa principale fierté.

Doctorat en économie. Fils d'un électricien de Mexico, où il est né, il a grandi à Mexicali, une ville industrielle à la frontière des Etats-Unis où s'était exilé son père après avoir fait faillite. Enfant, il a connu la pauvreté, mais bon élève, il est poussé à faire des études. Il travaille pour en financer une partie, finit par décrocher un doctorat en économie à Yale, l'une