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Libération
Analyse

Huis clos dans l'ex-Zaïre. Kabila renvoie la mission d'enquête de l'ONU et des agences humanitaires.

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publié le 6 octobre 1997 à 11h20

Un nouveau jeu de rôles s'instaure sur le continent africain: à la

communauté internationale l'aide humanitaire et les droits de l'homme, au panafricanisme révolutionnaire la «vraie» politique de puissance et les interventions au secours des vivants. A ce jeu, la communauté internationale et, en premier lieu, l'ONU, son incarnation, est toujours perdante. La mission d'enquête sur les massacres des réfugiés hutus rwandais ­ malgré les présomptions accablantes pour un «crime contre l'humanité» ayant fait quelque 200 000 victimes ­ est renvoyée à New York, après s'être heurtée à Kinshasa à l'obstruction des autorités pendant six semaines. En même temps, dans l'est de l'ex-Zaïre, les agences humanitaires font l'objet d'un arrêté d'expulsion. Elles doivent faire place nette pour que se déroule, à huis clos, un nouveau round d'une guerre sale pour lequel, par la suite, les enquêteurs de l'ONU chercheront en vain des témoins (qu'on tue, intimide ou arrête sous leurs yeux, deux expatriés ­ un Français et un Belge ­ étant ainsi actuellement maintenus «en détention préventive» à Kinshasa). Mais quand le monde extérieur n'a pour unique préoccupation en Afrique centrale que la stabilité, l'endiguement du chaos sanglant aux moindres coûts et sans victimes" blanches, qui chercherait querelle avec Kabila, le «tombeur de Mobutu» et nouveau maître d'un pays-continent de 40 millions d'habitants? D'autant que le «président rebelle» s'apprête à administrer à l'ONU une leçon humiliante: au lieu