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Libération

Herri Batasuna devant les juges espagnols. Crainte d'une reprise d'attentats de l'ETA.

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publié le 7 octobre 1997 à 11h26

Madrid, de notre correspondant.

Le procès à hauts risques qui s'est ouvert lundi à Madrid confirme que le casse-tête basque est plus éloigné que jamais d'une hypothétique solution. Pour la première fois, l'ensemble de la direction d'Herri Batasuna (HB), la branche politique de l'ETA, se retrouve sur le banc des accusés. Au-delà de la procédure judiciaire, les tensions démontrent l'impossibilité de la moindre ébauche de dialogue entre Madrid et les indépendantistes. «J'espère que la justice fera peser tout le poids de la loi sur la direction d'HB», lance le chef du gouvernement de droite José Maria Aznar, tandis que les accusés affirment être victimes d'une «persécution politique», qui provoquera une «recrudescence du conflit» - ce que d'aucuns interprètent comme une menace de nouveaux attentats. Ce n'est pas la formation indépendantiste en elle-même qui est jugée ces jours-ci par le Tribunal suprême, puisque sa légalité n'est pas en jeu, mais ses 23 dirigeants, accusés conjointement de «collaboration avec un groupe terroriste», avec l'ETA. Pour chacun d'eux, le procureur réclame huit ans de prison. La présumée «collaboration» remonte à la campagne des législatives de mars 1996. Dans ses meetings, Herri Batasuna avait diffusé une cassette vidéo made in ETA- et avait tenté de le faire aussi dans les espaces électoraux télévisés réservés aux partis politiques. Trois membres cagoulés de l'organisation séparatiste basque y présentaient leur «offre de dialogue», immuable depuis 2