Hong-kong envoyée spéciale
Hong-kong a célébré hier les cent premiers jours de sa rétrocession à la Chine. Trois mois après les grandes cérémonies qui marquèrent le changement de souveraineté, la vie quotidienne se poursuit normalement dans l'ancienne colonie britannique. Pourtant, par petites touches, d'une manière presque insidieuse, plusieurs signes témoignent d'une prise en main politique par le régime communiste.
En apparence, rien n'est venu froisser l'ordonnance habituelle de Hong-kong. Le «rocher» de 6 millions d'habitants vibre toujours avec la même frénésie spéculative. Les restaurants du centre-ville s'emplissent encore à la mi-journée de milliers de yuppies en costume gris et cheveux gominés. Les consommateurs prennent d'assaut les magasins en cette période de soldes. Seul changement visible, le nombre de touristes a notablement baissé, de plus de 30% par rapport à l'année dernière. Mais la cause principale vient des prix excessifs pratiqués par les hôteliers et de l'effondrement des devises asiatiques qui fait de Hong-kong l'une des destinations les plus chères de la région.
Geste d'ouverture. Aucun journaliste ou représentant de partis démocratiques n'a été arrêté. Les différents ordres religieux maintiennent leurs offices. En geste d'ouverture, l'armée chinoise a même ouvert ses baraquements au public la semaine dernière. Les soldats de l'armée populaire se font d'ailleurs discrets dans les rues. Bref, c'est «business as usual», affirment les hommes d'affaires. O