La Havane, de notre correspondant.
Le rituel est immuable. Fidel Castro a l'habitude de parler au minimum deux heures à huis clos en ouverture des congrès du Parti communiste cubain dont il est le premier secrétaire depuis la fondation du parti le 1er octobre 1965. La longueur de performance sera scrutée comme le symptôme du réel état de santé du «lider maximo», 71 ans dont trente-huit de pouvoir absolu. Pour le reste, ce Ve congrès dedié à la mémoire du camarade Ernesto «Che» Guevara, s'annonce certainement comme le moins «politique» de l'histoire du PCC. Cela malgré les appels à la «réaffirmation idéologique» contenus dans le document de base «analysé et discuté» depuis plusieurs mois par les 780000 membres (environ 7% de la population totale du pays). Pris au piège par une croissance qui n'atteindra que 2% après l'embellie de 1996 (7,5%), le gouvernement cubain semble à court d'arguments pour sortir le pays de la crise économique chronique qu'il subit depuis 1989. «Comment relancer la machine sans changer le moteur qui était à 80% soviétique», se demande avec ironie Jaime, un vieux mécanicien à la retraite. Après la mauvaise récolte de sucre de 1997 (4,25 millions de tonnes) et le boulet des 11 milliards de dollars de dette extérieure, les crédits se font si rares que certains observateurs n'excluent pas un retour aux années noires de «la période spéciale» de 1992 à 1995. Les 1500 participants au Congrès débattrons donc d'un «projet de résolution économique», tenu au s