La Havane de notre correspondant
Plusieurs centaines de milliers de Cubains ont défilé ce week-end devant les restes du Che exposé dans la salle du Mémorial José Marti sur la place de la Révolution de La Havane. Silencieux et recueillis, les Havanais ont repris avec émotion le chemin des grands rassemblements. Beaucoup d'entre eux avouent avoir retrouvé, malgré la solennité funèbre de l'événement, «un peu d'énergie». Le 5e congrès du Parti communiste cubain, qui vient en effet de s'achever, a été beaucoup plus «économique et technique» que politique, laissant de nombreuses interrogations populaires en suspens. Après 6 h 40 de discours d'inauguration, trois jours de participation active aux «débats» et un nouveau discours de clôture, Fidel Castro a cependant coupé court à toutes les rumeurs qui, depuis quelques mois, le disaient prêt à un retrait stratégique en faveur d'un éventuel Premier ministre. Certes plus lent qu'à l'accoutumée dans son élocution et visiblement amaigri, Castro a démontré aux 1 500 délégués dans l'expectative qu'il restait bien le Lider maximo, aux commandes du bureau politique du Parti, du Conseil d'Etat, du conseil des ministres et de la République: sa nouvelle image sera désormais celle d'un chef qui accepte de vieillir mais qui se considère plus que jamais au service de «l'indépendance de la nation». Il a donc assumé en personne les nouvelles orientations économiques du gouvernement qui ont incontestablement prévalu contre l'actualité politique; c'e