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Libération

«La fin de l'illusion humanitaire». Colloque sur l'impuissance internationale dans la région des Grands Lacs.

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publié le 15 octobre 1997 à 11h58

De génocide en massacres de réfugiés, de guerre civile en guerre

tout court, la région des Grands Lacs africains a vécu ces dernières années un désastre humanitaire qui se chiffre en centaines de milliers de morts. Une catastrophe doublée d'un échec patent de la communauté internationale à l'empêcher, à prêter assistance aux victimes, et même, aujourd'hui, à enquêter sur place. Vendredi, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dénonçait le «silence fracassant» qui a accompagné son expulsion du Congo-Kinshasa. Cette crise symbolique de ce que l'on pourrait appeler «la fin de l'illusion humanitaire» figure au centre d'une réflexion engagée aujourd'hui et demain dans un colloque organisé à la Sorbonne par l'ONG française Action contre la faim (ACF), soutenu par Libération et France Inter. Pour en débattre, Libération a réuni hier Roberto Garreton, rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme de l'ONU pour le Congo, Ahmedou Ould Abdallah, ancien représentant spécial de l'ONU au Burundi, actuellement secrétaire général de la Coalition globale pour l'Afrique, une ONG liée à la Banque mondiale, et Jean-François Vidal, responsable géographique à l'ACF. Un constat s'en dégage: l'euphorie de l'«humanitarisme» des années 70 et 80 est bien mort, et la communauté internationale n'est pas encore adaptée au monde de l'après-guerre froide.

Robert Garreton fait le constat de l'impuissance internationale: «Après mon premier séjour au Zaïre, en 1994, j'ai acq