Après quatre mois , la bataille de Brazzaville est entrée dans sa
phase finale. Hier, les quartiers sud de la capitale congolaise, jusqu'alors relativement épargnés, se sont vidés de leur population, prise de panique à la suite de tirs d'obus, du pillage de nombreuses maisons par les miliciens gouvernementaux censés assurer leur protection et, dès lundi, du bombardement par un Mig 21. Deux bombes larguées sur un camp militaire à Makélé-Kélé et sur un marché à Bacongo, deux quartiers populaires, ont alors fait «une vingtaine de morts», selon des habitants.
Ils étaient nombreux hier à arriver à bord de pirogues à Kinshasa, sur l'autre rive du fleuve Congo, où s'entassent déjà quelque 30000 réfugiés dans un camp du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. D'autres civils, fuyant la capitale, tentaient de gagner l'intérieur du Congo. A la «Case de Gaulle», la résidence de l'ambassadeur de France située sur le fleuve à la pointe méridionale de Brazzaville, l'un des gendarmes du contingent de sécurité une trentaine d'hommes a été blessé à la tête par des gravats projetés par un impact d'obus ayant manqué de peu le bâtiment. La nuit précédente, à trois cents mètres, des miliciens «Ninjas» du Premier ministre Bernard Kolelas, qui contrôlent cette partie de la ville, avaient «vidé» la maison d'un coopérant. Indice d'une hostilité croissante, une quarantaine de Français sont «retenus» depuis samedi à Pointe-Noire, sur la côte atlantique. Hier, huit employés d'Elf ont ét