Après la bataille de Brazzaville, le général Denis Sassou N'Guesso a
gagné la guerre au Congo. Hier à l'aube, des troupes angolaises alliées à l'ex-président congolais, au pouvoir de 1979 à 1992, sont entrées dans le port pétrolier de Pointe-Noire, la deuxième ville du pays. Appuyées par une douzaine de blindés, elles n'ont guère rencontré de résistance de la part des soldats et miliciens du président Pascal Lissouba, régulièrement élu en août 1992, mais arrivé en fin de mandat alors que les combats faisaient déjà rage dans la capitale Brazzaville. Hier à la mi-journée, le commandant militaire de Pointe-Noire, le colonel Louis-Georges Louembe, a appelé les forces loyalistes à la reddition. Joint par Radio France Internationale (RFI), il a déclaré: «Je demande à mes soldats de déposer les armes, d'arrêter de tirer. Je ne veux pas de sang dans cette ville. Quel que soit le vainqueur, ils ont tous besoin de cette ville pour refaire le reste de la République.» Mardi soir, au terme de cent trente jours de combats à l'arme lourde qui ont transformé Brazzaville en champ de ruines, le camp de Sassou N'Guesso avait déjà remporté la bataille dans la capitale, naguère celle de la «France combattante» du général de Gaulle.
En quarante-huit heures, Denis Sassou N'Guesso, un homme du Nord âgé de 54 ans, a achevé sa reconquête du pouvoir. Grâce à l'intervention angolaise, attestée de nombreuses sources mais formellement démentie à Luanda, il a pu s'emparer de Pointe-Noire, la capitale économ