Genève de notre correspondant
Il y a un mois, l'ex-présidente irlandaise Mary Robinson prenait ses fonctions de haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme. Elle affirmait aussitôt qu'elle n'entendait pas être la bonne conscience de la communauté internationale, mais qu'elle serait au contraire «la voix des victimes». Noble ambition, mais difficile à mettre en pratique. Lors d'un entretien accordé à quelques journaux, dont Libération, Mary Robinson a insisté sur la conception «très large de son mandat» et son interprétation des droits de l'homme dans leurs dimensions politique, économique, sociale et culturelle.
Affirmant rechercher un adjoint provenant du tiers-monde, elle entend être «un pont entre le Sud et le Nord» afin de «combler le fossé de méfiance qui sépare les deux sensibilités». Le haut-commissaire aux droits de l'homme a indiqué que sa priorité était de «mettre de l'ordre» au Centre des droits de l'homme de l'ONU, qui souffre de rivalités intestines et d'un manque chronique d'argent. Expliquant qu'elle n'a pas encore mis au point «une stratégie et un plan d'action», elle montre toutefois du doigt le gouvernement algérien, contestant à celui-ci le droit de verrouiller l'information au nom de la souveraineté: «Les droits de l'homme ne s'arrêtent pas aux frontières d'un Etat, alors que de terribles massacres continuent de se produire" En conséquence de quoi, j'ai demandé aux rapporteurs spéciaux de l'ONU sur les disparitions forcées, les exécutions,