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Libération
Interview

Sassou N'Guesso: «le pays ne sera pas sans chef». Entretien avec le nouveau président autoproclamé du Congo.

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publié le 18 octobre 1997 à 9h59

Oyo envoyé spécial

Une imposante grille barrant l'accès à une vaste propriété, une villa blanche dallée de marbre, illuminée de lustres et surchargée de dorures, un jardin si grand qu'il abrite un parc de camions sans en apparaître défiguré, des paons déambulant à l'ombre de cocotiers et de manguiers, du gazon tondu jusqu'à la rive de l'Alima, un affluent navigable du fleuve Congo" C'est ici que Denis Sassou N'Guesso s'était retiré, pendant vingt-trois mois, après sa défaite électorale, en 1992, contre Pascal Lissouba. C'est d'ici qu'il a planifié et mis à exécution, depuis fin août, la phase finale de sa reconquête du pouvoir. En provenance de la capitale angolaise, Luanda, et de Franceville, au Gabon, des armes et des munitions arrivaient alors en masse sur l'aérodrome d'Owando, à cent kilomètres d'une piste boueuse, aujourd'hui à ce point labourée par le transport du ravitaillement qu'il faut neuf heures pour atteindre Oyo, relié à la capitale, Brazzaville, par une route goudronnée. Enfin, c'est ici, dans «sa» ville du Nord, que Denis Sassou N'Guesso savoure à présent sa victoire. Hier, s'adressant à la nation, l'homme de 54 ans qui a déjà été chef de l'Etat congolais treize ans durant, de 1979 à 1992, s'est de nouveau érigé en président.

Auparavant, toute la journée, le général Sassou N'Guesso, né dans un village proche, Edou, et sorti, en 1964, lieutenant de l'école d'infanterie de Saint-Maixent, en France, est allé chez lui de groupe en groupe, d'excellente humeur. Paren