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Libération
Reportage

Les «amis» angolais des vainqueurs de Brazzaville. Lissouba parti au Burkina, ses fidèles devraient rapidement se rendre.

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publié le 20 octobre 1997 à 10h17

Brazzaville envoyé spécial

Ivres de victoire, vantards, ils se jouent le remake de la prise du palais. Mais, arrivés sur le perron de l'ex-résidence des gouverneurs coloniaux, les miliciens de Denis Sassou N'Guesso se heurtent à un soldat tranchant par sa résolution, trahi par son accent. «Non», dit-il simplement, tout juste d'une intonation trop nasale, pour stopper les fanfarons de la vingt-cinquième heure. Qui insistent et l'oblige à s'expliquer. «Je suis de garde et, sans ordre de mon supérieur, vous n'entrez pas», ajoute-t-il, contrarié, en" portugais. Puis, le soldat angolais déclenche un tir de sommation. Il doit cependant s'effacer devant l'arrivée, en compagnie de journalistes étrangers, du commandant Olessongo, l'aide de camp de Sassou N'Guesso. Alors, il s'écarte et laisse passer, seul à refuser d'être filmé. «Obrigado (merci)», murmure-t-il en rentrant dans le décor d'où il n'aurait jamais dû sortir.

Les miliciens Cobras remettent en scène leur fait de gloire: l'assaut de la présidence, mardi dernier. «J'étais le premier», crie le colonel Eyoma, en montrant sa «signature» sur une colonne de la galerie des glaces, criblée de tirs. Un autre héros, «Kumu», de son nom de guerre, entraîne un cameraman dans la salle d'audience. «Ici, on a tenté de tout brûler», explique-t-il, montrant un rideau à moitié cramé. Puis, les prétendus assaillants cherchent le bureau de Pascal Lissouba, en s'égarant au premier étage, dans ses appartements privés. Là, l'un d'eux se vautre sur l