D'un côté le drapeau tunisien rouge et blanc déployé sur les Champs-Elysées; de l'autre des vagues qui n'en finissent pas autour du sombre bilan des droits de l'homme en Tunisie. Le président tunisien Zine Ben Ali a entamé hier une visite d'Etat controversée de quarante-huit heures en France, placée sous le signe de la relance des échanges économiques, mais qui a bien du mal à se défaire des polémiques.
Hier soir, au cours d'un premier tête-à-tête Ben Ali-Chirac, le président français, selon l'Elysée, a évoqué les dossiers délicats de manière oblique, en affirmant une position de principe «La France est attachée au plein respect des droits de l'homme partout dans le monde», et en se voulant positif: «la France appuie les efforts de la Tunisie pour approfondir l'état de droit»... Hubert Védrine a de son côté plaidé pour le «réalisme». Néanmoins, la réception de Ben Ali, cet après-midi à l'hôtel de Lassay, la résidence du président de l'Assemblée nationale, Laurent Fabius, provoque bien des remous au sein de la majorité de gauche. Le président du groupe communiste, Alain Bocquet, a annoncé hier qu'il ne s'y rendrait pas, pas plus que les six députés écologistes qui ont déclaré à Fabius: «Nous n'acceptons pas que la France cautionne les violations des droits de l'homme en Tunisie.» Jack Lang, «très partagé», a déjà annoncé qu'il n'y participerait pas.
L'opposition tunisienne a, elle aussi, saisi l'occasion: plusieurs personnalités, dont deux anciens Premiers ministres, ont prés