Jacques Chirac et Lionel Jospin se sont livrés ces dernières 48 heures à un périlleux numéro d'équilibrisme à deux en recevant le président tunisien Zine Ben Ali. Il leur a fallu concilier leur choix politique de soutien au régime tunisien, avec la forte contestation du sombre bilan des droits de l'homme dans ce pays qui a agité ces derniers jours une partie de la gauche et de l'opinion française. Le bilan est en demi-teinte: le président Ben Ali retiendra l'hommage appuyé des plus hautes autorités françaises au bilan de ses dix années à la tête de la Tunisie qu'il s'apprête à célébrer en fanfare début novembre et les accords économiques signés, tandis que quelques références obliques aux droits de l'homme auront permis, du point de vue officiel français, de sauver l'honneur" Loin d'être placé sur la défensive par les polémiques entourant sa visite, le président tunisien a rétorqué hier, dans sa seule déclaration à la presse: «N'écoutez pas les intégristes. On n'a pas de détenus politiques en prison, on n'a pas de délit d'opinion en prison. Citez-moi un cas!», a-t-il dit à la chaîne de télévision RFO, rejetant ainsi les informations diffusées non pas par les islamistes, mais par Amnesty International, faisant état de quelque 2000 prisonniers politiques et d'opinion. Le chef de l'Etat tunisien a également affirmé, contre toute évidence (lire ci-contre): «Nous avons saisi des journaux? Nous avons mis en prison un journaliste parce qu'il a donné son point de vue? Pas du t
Ben Ali à Paris: l'art de l'équilibre.
Article réservé aux abonnés
par SERVICE ETRANGER
publié le 22 octobre 1997 à 10h25
(mis à jour le 22 octobre 1997 à 10h25)
Dans la même rubrique