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Libération

Congo: la France fait honneur au vainqueur. Avant la chute de Brazzaville, Paris avait choisi son camp et appuyé le retour de Sassou.

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publié le 23 octobre 1997 à 10h00

Brazzaville envoyé spécial

La France vole au secours de la victoire de Denis Sassou N'Guesso. Mardi, un Ilyouchine ouzbek affrété par Paris a débarqué sur l'aéroport de Brazzaville un hôpital de campagne, quinze sapeurs-pompiers du Gard et vingt-cinq membres de l'unité d'intervention de la sécurité civile. «C'est un geste du gouvernement français immédiatement après l'arrêt des combats, qui reste d'ailleurs à confirmer», a déclaré l'ambassadeur de France rappelant que, la veille au soir, un gendarme chargé de sa protection avait été blessé de deux balles à la jambe. Pirouette rhétorique sur la normalisation à Brazzaville, suivie d'une pirouette politique: en raison des «réticences» exprimées par le colonel Mutando, le chef d'état-major des forces de Sassou N'Guesso, l'hôpital français n'a pas été installé comme prévu à Makélé-Kélé, un quartier sud, mais au CHU du centre-ville. Un compromis honorable eu égard au souhait des vainqueurs de le voir installé chez eux, dans un quartier du Nord. Même s'il est peu probable que les blessés du Sud viennent de sitôt s'y faire soigner" «Stricte neutralité». L'envoi d'un hôpital de campagne a été «suggéré» au gouvernement français par l'Elysée. Dès vendredi, moins de quarante-huit heures après la chute de Brazzaville et de Pointe-Noire, Jacques Chirac a joint par téléphone le général Sassou N'Guesso, l'un de ses meilleurs amis africains alors que ce dernier était pour la première fois au pouvoir au Congo, entre 1979 et 1992, avant d'êtr