Impression de déjà vu, désillusion? Ou indécence d'une joute électorale au moment où des familles traumatisées pleurent leurs proches? Les Algériens, appelés aux urnes pour la quatrième fois en deux ans, semblent peu concernés par les élections communales et régionales qui ont lieu aujourd'hui. Comme s'ils s'étaient résignés à laisser le pouvoir parachever au pas de charge l'édifice institutionnel qui lui permettra d'exhiber pour ses partenaires étrangers une légitimité sortie des urnes.
Dans la capitale pas plus que dans les autres grandes villes, rarement campagne aura été aussi morose. Une désaffection telle, que le FIS (Front islamique du salut) de toute façon interdit d'élection a appelé au boycott dans l'espoir de capitaliser une abstention qui pourrait être importante. Sauf peut-être en Kabylie, où un duel frontal oppose le FFS (Front des forces socialistes) et le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) de Saïd Saadi. Ce dernier, mécontentement populaire oblige, a beaucoup durci le ton contre le régime, tandis que, dans l'opposition, le FFS «fait salle comble», aux dires d'une presse qui lui est pourtant peu favorable.
Pouvoirs restreints. Ailleurs, rester en vie et subvenir aux besoins de sa famille mobilisent plus les énergies qu'un scrutin dont le principal intérêt sera de voir si le poids des milices sur le terrain sera consacré par les urnes. Les miliciens armés par le pouvoir pour participer à la lutte anti-islamiste estiment en e