Il ne devait pas y avoir de surprise, il n'y en pas eu. Dès la
fermeture des urnes jeudi, les partisans du RND, le parti présidentiel, ont montré qu'ils n'en attendaient pas en fêtant leur victoire au centre d'Alger, Klaxon bloqués et rafales de «kalach» tirées en l'air. Le RND, créé il y a tout juste six mois, a ainsi rempli son contrat: remporter largement en raflant plus de 55% des sièges les élections communales et départementales qui ont eu lieu sous haute surveillance jeudi. Le RND, qui renouvelle son exploit des législatives de juin, rogne encore plus les ailes du FLN, l'ancien parti unique, qui est crédité de 20%. La grande majorité des votants aurait ainsi accordé ses voix aux partis se réclamant du pouvoir. FLN et RND devancent en effet les islamistes «modérés» du MSP qui se voient beaucoup rétrogradés (environ 10%), comme d'ailleurs ceux de Ennahda. Ces résultats confirment la prééminence d'un puissant courant islamo-conservateur RND-FLN-MSP qui participe déjà au gouvernement. Comme en juin, les partis laïcs sont marginalisés par les chiffres officiels: le FFS de Hocine Aït-Ahmed (opposition) qui arrive en quatrième position (4% avec 645 sièges), rafle cependant une écrasante majorité des sièges en Kabylie devant le RCD de Saïd Saadi (444 sièges).
Avant même la publication de ces résultats, la plupart des partis ont contesté le déroulement du scrutin et dénoncé une fraude «flagrante et massive». Le vote se «passe très mal», ont affirmé le MSP de Mahfoud Nahnah