Brazzaville, envoyé spécial.
Le Congo sort d'une guerre qui, au-delà d'une «transition» dont la durée n'a pas été précisée, sera sans doute source de légitimité pour les vainqueurs et stigmate d'exclusion pour les vaincus. Samedi, lors d'une cérémonie d'investiture dont l'habillage légal n'a guère caché l'armure du chef de guerre, Denis Sassou N'Guesso a prêté serment comme président de la République. Dans un discours centré sur les efforts de reconstruction, il a annoncé que des poursuites judiciaires pour «crime contre l'humanité» seraient engagées contre les responsables de la bataille de Brazzaville menée, pendant quatre mois et demi, à l'arme lourde, et, en premier lieu, contre l'ex-président Pascal Lissouba, dont le général Sassou N'Guesso, déjà au pouvoir de 1979 à 1992, est à la fois le prédécesseur et le successeur.
«Libérateur de la tyrannie». C'est au palais des Congrès que le rideau s'est levé, littéralement, sur l'ère «Sassou II». Une salle comble, en présence de l'ambassadeur de France et du nonce apostolique, a alors découvert sur scène, installés autour du nouvel homme fort placé seul au centre, la Cour suprême à sa droite, le procureur de la République à gauche et, au fond, les principaux «chefs de la résistance».
Comparant le général Sassou N'Guesso au général de Gaulle, le procureur de la République s'est ensuite lancé dans des «réquisitions circonstanciées» contre le pouvoir défait et dans une hagiographie de l'«homme providentiel». Celui-ci a enfin été proc