Pékin, de notre correspondante.
Après douze ans de relations tumultueuses, les deux géants de cette fin de siècle, les Etats-Unis et la Chine, ont décidé de mieux se comprendre, une «découverte mutuelle» qui devrait débuter dès aujourd'hui par la visite aux Etats-Unis du président chinois, Jiang Zemin. Ce voyage de huit jours, qui a débuté hier à Honolulu, connaîtra son principal temps fort mercredi, lors du sommet avec le président Bill Clinton, à Washington.
Une batterie considérable de dossiers doit être traitée pendant ces rencontres; de la coopération militaire à la lutte contre les narcotiques, en passant par la protection de l'environnement. Mais, à la veille de son départ, Jiang Zemin a tenté de désamorcer l'un des dossiers les plus épineux, celui des droits de l'homme, en annonçant qu'il allait signer pendant sa visite la Convention des Nations unies sur les droits économiques, sociaux et culturels, comme il s'y était engagé au mois d'avril, afin de démontrer sa «forte détermination à promouvoir la cause des droits de l'homme en Chine».
Une avancée certaine pour la construction juridique chinoise, mais qui ne devrait guère changer le sort immédiat des milliers de prisonniers politiques qui croupissent dans le goulag chinois. Le texte consacré aux droits sociaux n'a guère plus de signification en l'absence de syndicats libres. Jiang a, en revanche, exclu de libérer les deux plus célèbres dissidents: Wang Dan, 28 ans, ancien leader du mouvement étudiant de Tiananmen, et