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Libération

Manifestation contre la fraude électorale à Alger

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Des milliers de personnes ont répondu hier à l'appel du FFS.
publié le 28 octobre 1997 à 10h49

«Tricheurs», «voleurs», «nous voulons la paix»: Alger a renoué, hier, avec les manifestations d'importance en dépit des querelles de chiffres («plusieurs milliers» de personnes selon l'AFP qui parle d'un «défilé de trois kilomètres et de milliers de passants massés sur les trottoirs»; «50000», selon les organisateurs). Quatre jours après les élections municipales et en dépit du blocage des principaux accés routiers de la capitale par les autorités, les Algérois ont défié la peur à l'appel du FFS (Front des forces socialistes), l'un des principaux partis d'opposition, pour dénoncer la fraude «massive» qui a marqué ce scrutin et que toutes les formations politiques ont villipendé, à l'exception du gagnant, le RND, le parti présidentiel.

«Pouvoir assassin»; «espoir FFS»; «Rendo (RND) Trabendo (trafiquant)», criaient les manifestants , souvent applaudis depuis les balcons. Louisa Hanoune, la populaire leader d'un petit parti trotskyste, des militants du FLN (l'ex-parti unique), du MSP et de Ennahda, les partis islamistes légaux, s'étaient joints à eux . L'envergure de la fraude semble avoir produit un immense ras-le-bol des militants mais aussi d'une population qui n'avait pourtant pas manifesté d'enthousiasme pour le scrutin. Le FLN lui même, revenu dans le giron du pouvoir, a affirmé qu'il avait été «privé de la première place», réclamé «une enquête», se gardant toutefois d'appeler à manifester. La «mollesse» de cette position a suscité la colère d'une partie de sa «base» et am