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Libération

Lionel Jospin prend de l'étoffe à Moscou. Escapade économique et diplomatique du Premier ministre, sans Chirac.

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publié le 31 octobre 1997 à 10h59

Moscou, envoyée spéciale.

Lionel Jospin était hier bougrement fier sur le tarmac de l'aéroport de Moscou. Tapis rouge avec broderies, honneurs militaires et Marseillaise pour sa première visite officielle seul à l'étranger. Puis la limousine direction le Kremlin. Tout ça à peine plus d'un mois après le passage de Jacques Chirac. A Boris Eltsine, jovial, le Premier ministre français, heureux de son irruption sur la scène mondiale, a fait remarquer: «Je vous connais beaucoup mieux que vous ne me connaissez.» Toujours accompagné d'Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères, et de Dominique Strauss-Khann, ministre de l'Economie et des Finances, il s'est rendu à la Maison Blanche pour s'entretenir avec Viktor Tchernomyrdine, président du gouvernement de la Fédération de Russie. Après des débuts très protocolaires, la température se serait bien vite réchauffée, assure le staff de Matignon. Lors de ces rendez-vous qui permettaient surtout à Lionel Jospin et à ses interlocuteurs russes de se jauger, bien des dossiers internationaux comme l'Iran, la Bosnie ou la construction de l'Union économique européenne ont été évoqués. Le Premier ministre français a longuement expliqué qu'il ne voulait pas voir la Russie marginalisée. Il a été question de l'élargissement de l'Alliance atlantique. «L'Otan se rapproche de la Russie», s'est inquiété Tchernomyrdine. Lionel Jospin a expliqué qu'il prenait en compte ses inquiétudes. Puis il a plaidé pour un «monde multipolaire» où France et Ru