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Libération

New York (1). Enquête sur une renaissance à l'occasion des municipales. Le South Bronx revenu de l'enfer. Réhabilitations, baisse de la criminalité: le quartier profite du dynamisme de la ville.

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publié le 4 novembre 1997 à 13h15

New York, de notre correspondant.

South Bronx. Un homme noir d'une trentaine d'années regarde les bulldozers qui déplacent des tas de terre: une école en construction, et, derrière, un immense bâtiment fraîchement ravalé, l'ancien hôpital Morrisania, un produit de l'architecture new-yorkaise des années 20, vacant depuis 1976 et devenu, dans les années 80, l'un des centres névralgiques du trafic de crack. Il vient d'être transformé en immeuble d'habitation pour des familles à faibles revenus ou d'anciens sans-logis. Assis sur le capot d'une voiture, l'homme est fasciné par le mouvement des pelleteuses. Dans quelques semaines, il travaillera sur ce chantier. Ce sera, dit-il, l'un de ses premiers vrais boulots. «Ici, à part l'ancien hôpital ­ une grande masse dégueulasse pleine de merde au milieu du bloc ­, il n'y avait plus rien. Et tout autour, rien non plus. Tu vois ces boutiques? Pendant des années, elles étaient restées fermées. Là-bas, ils ont même ouvert un centre commercial. Tu te rends compte? Un centre commercial!» La fermeture de l'hôpital au milieu des années 70 était l'un des symboles de la faillite de New York. «Ils n'avaient plus les moyens de l'entretenir, alors ils ont mis la clé sous porte et l'ont laissé pourrir sur place», explique Nancy Biberman. Cette ancienne avocate milite depuis vingt ans aux côtés des habitants du Bronx et préside l'association locale qui a piloté la réhabilitation, un des nombreux projets immobiliers réalisés dans le Bronx ces derniè