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Libération

New York (3). Enquête sur une renaissance à l'occasion des municipales. Chômeurs, du balai. Les bénéficiaires du Welfare doivent travailler pour toucher leurs allocations.

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publié le 6 novembre 1997 à 13h24

New York, de notre correspondant.

Les rues de New York sont beaucoup plus propres aujourd'hui qu'il y a quelques années. Mais il faut se lever de bonne heure pour trouver l'explication du phénomène. A 7 heures du matin, un vent froid balaye une rue déserte du côté de l'avenue Willis au sud du Bronx. Un groupe d'une quinzaine de personnes ­ veste orange vif sur le dos ­ s'avance à pied, balais à la main, en direction du pont qui sépare le Bronx de Harlem, au nord de Manhattan. Ils sont suivis par un camion de nettoyage, une benne à ordures et une voiture blanche. Les marcheurs participent à un programme baptisé «Work Experience Program» (WEP) mis au point par la ville pour, selon la formule retenue, assurer la transition des allocations d'assistance ­ Welfare (1) ­ à l'emploi, une formule connue à travers l'Amérique sous le nom de workfare. Dans le cadre du WEP, la ville peut imposer à tous les bénéficiaires de Welfare qui ne sont pas handicapés et peuvent postuler à un emploi de travailler pour toucher leur chèque. Le nombre d'heures est fixé sur la base du salaire minimal (cinq dollars l'heure). Chaque semaine, plusieurs milliers de personnes sont ainsi affectées au nettoyage des trottoirs de New York pour toucher leurs allocations. Et, au travers de programmes similaires dans les jardins publics, les hôpitaux et la plupart des administrations municipales, environ 37 000 personnes sont ainsi enrôlées chaque jour pour des tâches diverses. Le nombre de ces emplois devrait pass